Les plans de la chapelle? du Séminaire? de Saint-Hyacinthe ont été inspirés de la cathédrale? gothique d’Amiens en France, construite de 1220 à 1264. Cet édifice atteint quarante-deux mètres de haut sous les voûtes, une hauteur jamais égalée dans la course à la spiritualité et à l’élévation vers Dieu. La chapelle du Séminaire ne rivalise pas avec ces dimensions prestigieuses. Elle en garde cependant l’allure, le style et les proportions.
L’art gothique succède à l’art roman ; il s’est développé, particulièrement en France, de 1130 à 1520-1530. Il naît dans une époque favorable car une stabilité politique et un essor économique général favorisent toutes les entreprises. Le gothique apporte un espace en trois dimensions, éclairé par une lumière extérieure qui symbolise la présence du divin. Mais pour obtenir un tel esthétisme entre les hommes et Dieu, il fallait résoudre un problème technique insurmontable jusque là : faire plus haut et plus lumineux avec un poids de plus en plus important. Or, l’art gothique permet de mieux répartir le poids grâce à une série de techniques ingénieuses dont la voûte à croisée d’ogives et l’arc-boutant sont les principales.
La voûte à croisée d’ogives est un croisement de deux arcs qui permet d’augmenter la résistance (le mot ogive vient du latin augere signifiant « augmenter »). Le poids de la voûte étant conduit par les arcs et absorbé par ces quatre points, le mur n’est plus un support mais un élément de remplissage au travers duquel les architectes percent de nombreuses fenêtres. Grâce à la voûte à croisée d’ogives, la luminosité devient désormais inséparable de l’art gothique.
Quant à l’arc boutant, il est particulièrement utilisé au XIIIe siècle. Ce système d’arcs extérieurs permet d’absorber la poussée extérieure des murs pour la diriger vers le sol. Cette innovation importante augmente la hauteur.